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Lithothérapie : quoique molle, la chose dure

Méta de choc – La lithothérapie : 3 podcasts pour faire le tour de la question ou presque.

Le premier épisode donne un aperçu de l’histoire de la pratique et sur sa ré-émergence au cours des dernières années. Le second épisode examine en détail les prétentions des praticiens qui utilisent les pierres pour soulager leurs patients. Le troisième épisode élargit le champ de vision en s’intéressant aux origines et à l’authenticité des minéraux utilisés : l’extraction des minéraux utilisés en lithothérapie a des conséquences sur le bon état des écosystèmes et ces conséquences atteignent aussi les personnes qui participent à l’extraction, en particulier ceux qui se pressent à Madagascar ou au Congo pour extraire les pierres semi précieuses plébiscitées par les clients en Europe ou en Amérique du nord.

Je recommande aussi la lecture d’un long entretien accordé à La Croix par Richard Monvoisin.

Québec : Semences à parsemer, jardinage accessible

Je suis tombé par hasard sur le site Web des « parsemées », une entreprise créée par deux soeurs qui se propose de rendre le jardinage accessible à tous en commercialisant des assortiments de semences. L’une des deux soeurs a reçu le diagnostic de la maladie de Parkinson alors qu’elle n’avait que 32 ans. Les parsemées opèrent depuis le Québec.

Les pouvoirs de la musique

Un podcast de France Culture explore les pouvoirs de la musique. Autrement dit, c’est du lien entre le fonctionnement intime et subtil de notre cerveau et la musique qu’il s’agit. Six épisodes d’une dizaine de minutes chacun, et de nombreux faits bien établis ou qui résistent encore aux neurosciences avec des démonstrations par l’exemple.

Si l’on doit n’en écouter qu’un, c’est le cinquième de la série, qui s’attarde sur les mouvements et les sens auditifs.

« Les gens n’en parlent pas » : un film sur les troubles du contrôle des impulsions

Depuis six ans, Ines Debove (neurologue allemande) et la cinéaste Bettina Rotzetter réalisent des films présentant des personnes atteintes par la maladie de Parkinson. Leur dernier film (sorti en décembre 2024) est intitulé Beyond Impulse et porte sur les troubles du contrôle des impulsions. Il dure une trentaine de minutes et donne la parole à des patients, à leurs proches et à des médecins et soignants.

J’ai des réserves sur les passages qui évoquent la contribution de la médecine traditionnelle chinoise au diagnostic et au traitement de ces troubles, mais dans l’ensemble, je trouve que le film évite l’appel au voyeurisme et le côté sensationnel du problème qu’on convoque en général lorsque ce sujet est abordé dans les médias, surtout lorsque ces troubles se portent sur la fonction sexuelle. Le fait d’adosser l’explication des mécanismes qui provoquent ces troubles au témoignage de patients qui décrivent à leur manière et avec leurs mots ce qu’ils ressentent est un bon procédé.

Je crois que ce film peut servir à aborder ce sujet délicat avec ses proches : les personnes atteintes comme ceux qui vivent au quotidien avec eux en tireront chacun des bénéfices.

Lire l’article de présentation du projet et du film sur le site Web de Parkinson’s Europe (en anglais) :

People don’t talk about it : new film explores impulse control disorders in Parkinson’s

Regarder le film (en allemand, mais le sous-titrage en français est très correct): Beyond Impulse

La recherche en matière de réflexologie ne part pas du bon pied

Reflexology Research Doesn’t Put Its Best Foot Forward, Jonathan Jarry, mai 2021

Les adeptes de la réflexologie se donnent beaucoup de mal pour produire des études apparemment scientifiques tendant à démontrer son efficacité et le caractère légitime de ses soubassements théoriques.

Ces tentatives désespérées de donner un air respectable à cette pratique sont très loin d’être convaincantes et ne résistent pas à un examen critique élémentaire.

L’article est en anglais et mérite une lecture attentive. Jonathan Jarry, vulgarisateur scientifique canadien est l’une des deux voix du podcast The Body of evidence, consacré à l’exercice de l’esprit critique.

De la légitimité de l’expérimentation animale pour la recherche fondamentale et clinique : le cas de l’identification de bio marqueurs de la maladie de Parkinson

Une équipe de chercheurs de l’Université de Grenoble invite à s’interroger sur le caractère légitime du recours à l’expérimentation animale. Ils expliquent comment les animaux ont contribué à diverses étapes d’une étude visant à identifier des marqueurs de la maladie de Parkinson.

L’identification de ces marqueurs serait une avancée importante dans la perspective de la découverte d’un traitement pour arrêter la perte des neurones dopaminergiques. Les premiers symptômes de Parkinson n’apparaissent que lorsqu’une part importante de ces neurones a déjà disparu. Plus on diagnostiquera les patients très en amont des premiers signes visibles de la présence de la maladie, et plus on aura de chances de conserver, parce qu’on en aura préservé assez de la dégénérescence, un stock de neurones fonctionnels.

Les auteurs expliquent la nature et l’importance de la contribution des animaux à l’avancée de cette recherche, et comparent ce qu’ils ont pu établir grâce à ces modèles de la maladie de Parkinson.

Il apparaît en conclusion que le recours à des animaux est dans ce cas un facteur déterminant de l’aboutissement d’un travail qui bénéficiera indubitablement aux humains atteints par la maladie.

Les auteurs estiment important de faire connaître leurs recherches pour éclairer le grand public et lui permettre de déterminer ce qu’il est prêt à accepter ou à rejeter, et quel prix la société y mettra, dans un cas comme dans l’autre.


L’expérimentation animale est-elle encore pertinente ? L’exemple de la maladie de Parkinson, The Conversation, 28 avril 2025

Les auteurs de cet article sont Colin Deransart, Bertrand Favier, Sabrina Boulet et Véronique Coizet.

Quelle direction prennent les recherches portant sur le traitement de la maladie de Parkinson ?

Un article de la revue médicale suisse fait le point sur les stratégies des chercheurs qui travaillent sur la maladie de Parkinson pour trouver un moyen d’en ralentir ou d’en stopper l’évolution.

Les auteurs rappellent en introduction la grande variabilité des symptômes selon les personnes atteintes qui plaide pour une prise en charge personnalisée. Ils décrivent les anomalies observées chez les personnes souffrant de la maladie et leur progression au fil de son évolution.

Les principaux axes de recherche sont ensuite abordés:

  • l’immunothérapie, qui cherche à limiter la progression de la maladie de Parkinson en intervenant sur l’alpha-synucléine, cette protéine qui, chez les personnes atteintes est mal repliée et s’accumule dans les neurones où elle s’agrége en corps de Lewy ; on cherche à traiter les personnes atteintes en leur administrant des anticorps, ou en leur proposant un vaccin (qui permettra à leur organisme de fabriquer lui-même ses anticorps) ; la principale difficulté est de passer la barrière hémato-encéphalique;
  • la limitation ou la diminution de la production d’alpha-synucléine défectueuse en intervenant en amont de sa synthèse par les celllules (en bloquant la production d’ARN messager qui conduit la cellule à produire l’alpha-synucléine ou en fournissant à la cellule un ARN qui interfère avec la traduction du message porté par l’ARNm et bloque de fait la production de la protéine défectueuse) ; ces travaux pourraient permettre de mettre au point des traitements ralentissant la progression de la maladie ;
  • l’utilisation des analogues du GLP-1, des molécules utilisées pour traiter les patients atteints de diabète de type 2 ; ces travaux se basent sur l’hypothèse selon laquelle les récepteurs du GLP-1 dans le cerveau moduleraient la transmission des signaux nerveux et pourraient prévenir la disparition des neurones impliqués dans la production de dopamine ;
  • l’intervention sur le microbiote intestinal, dans laquelle on cherche à corriger les déséquilibres du microbiote observés chez les patients souffrant de la maladie de Parkinson ; des essais impliquant notamment la transplantation de bactéries (par greffes de selles) sont en cours;
  • les thérapies cellulaires qui consistent à remplacer les neurones dopaminergiques détruits par des cellules souches évoluant ensuite en neurones producteurs de dopamine.

Les auteurs concluent en soulignant que le diagnostic précoce est un objectif qu’il faut poursuivre pour pouvoir, lorsqu’on aura un traitement ralentissant ou stoppant la progression de la maladie, intervenir le plus rapdement possible, avant que les dégâts ne soient trop importants.

Consulter l’article de la revue médicale suisse.