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Lithothérapie : quoique molle, la chose dure

Méta de choc – La lithothérapie : 3 podcasts pour faire le tour de la question ou presque.

Le premier épisode donne un aperçu de l’histoire de la pratique et sur sa ré-émergence au cours des dernières années. Le second épisode examine en détail les prétentions des praticiens qui utilisent les pierres pour soulager leurs patients. Le troisième épisode élargit le champ de vision en s’intéressant aux origines et à l’authenticité des minéraux utilisés : l’extraction des minéraux utilisés en lithothérapie a des conséquences sur le bon état des écosystèmes et ces conséquences atteignent aussi les personnes qui participent à l’extraction, en particulier ceux qui se pressent à Madagascar ou au Congo pour extraire les pierres semi précieuses plébiscitées par les clients en Europe ou en Amérique du nord.

Je recommande aussi la lecture d’un long entretien accordé à La Croix par Richard Monvoisin.

« Les gens n’en parlent pas » : un film sur les troubles du contrôle des impulsions

Depuis six ans, Ines Debove (neurologue allemande) et la cinéaste Bettina Rotzetter réalisent des films présentant des personnes atteintes par la maladie de Parkinson. Leur dernier film (sorti en décembre 2024) est intitulé Beyond Impulse et porte sur les troubles du contrôle des impulsions. Il dure une trentaine de minutes et donne la parole à des patients, à leurs proches et à des médecins et soignants.

J’ai des réserves sur les passages qui évoquent la contribution de la médecine traditionnelle chinoise au diagnostic et au traitement de ces troubles, mais dans l’ensemble, je trouve que le film évite l’appel au voyeurisme et le côté sensationnel du problème qu’on convoque en général lorsque ce sujet est abordé dans les médias, surtout lorsque ces troubles se portent sur la fonction sexuelle. Le fait d’adosser l’explication des mécanismes qui provoquent ces troubles au témoignage de patients qui décrivent à leur manière et avec leurs mots ce qu’ils ressentent est un bon procédé.

Je crois que ce film peut servir à aborder ce sujet délicat avec ses proches : les personnes atteintes comme ceux qui vivent au quotidien avec eux en tireront chacun des bénéfices.

Lire l’article de présentation du projet et du film sur le site Web de Parkinson’s Europe (en anglais) :

People don’t talk about it : new film explores impulse control disorders in Parkinson’s

Regarder le film (en allemand, mais le sous-titrage en français est très correct): Beyond Impulse

Brain infusion

Portrait de David Devos dans un épisode de 28 Minutes’ diffusé sur Arte en 2024. David Devos y présente le procédé d’administration directe de dopamine dans le cerveau Brain infusion qui permet de soulager les symptômes des personnes qui ne sont pas éligibles à la stimulation cérébrale profonde par exemple. En fin d’émission, il évoque les causes de l’augmentation du nombre de cas de maladie de Parkinson et les facteurs environnementaux comme les pesticides.

Arte : Un remède contre Parkinson ? (11′)

Stimulation cérébrale profonde adaptative : le dispositif Medtronic Brainsense approuvé aux États-Unis

Un dispositif de stimulation cérébrale profonde adaptatif vient d’obtenir l’autorisation de mise sur le marché de l’administration aux États-Unis pour l’implantation chez les patients concernés par la maladie de Parkinson.

C’est un appareil qui perçoit les signaux émis par le cerveau qui sont liés aux mouvements, et adapte la stimulation délivrée en temps réel.

Le dispositif est fabriqué par Medtronic et ses premières phases de développement ont été financées par la fondation Michael J. Fox. Les patients déjà implantés avec un stimulateur Percept devraient pouvoir bénéficier de cette mise à jour qui pourrait améliorer les performances de la neuro stimulation dont ils bénéficient déjà.

Helen Bronte-Stewart neurologue à l’université de Stanford, Californie, explique le principe de ce dispositif de stimulation de dernière génération.

The Next Generation of DBS Is Here [en], Ask the MD (Michael J. Fox foudation), 11 mars 2025

Guérir Parkinson les doigts dans le nez


J’ai repéré dans les archives de la Charente Libre plusieurs publications sous forme de brèves qui s’apparentent à de la publi-information comme on dirait aujourd’hui, sans toutefois que cela apparaisse clairement, au milieu des années cinquante.

Ainsi, le 22 janvier 1954, en page 2 du quotidien charentais, on peut lire ce message :

Le traitement du docteur Vidal
Epilepsie et Paralysies

Ce soir à 21 h. 25, le Docteur Frédéric Vidal, le spécialiste du Grand Sympathique de la Faculté de Médecine de Paris, parlera au micro de Radio-Internationale de Tanger (243 m. 50 oc. 49.10) sur le sujet suivant : « Les grandes maladies du système nerveux sont dues à une déficience du Grand Sympathique et peuvent être efficacement combattues si l’on traite directement la cause du mal. »
Le Docteur Vidal est le créateur de la fameuse méthode du traitement par touches nasales qui permet d’améliorer ou de guérir des maladies jusqu’ici réputées incurables comme l’asthme, le diabète, l’épilepsie, les retards chez les enfants et les paralysies.
Le Docteur Vidal dont la méthode se répand en France et à l’étranger, a créé à Tanger un centre de traitement accessible aux malades et à leur famille.
D’autre part, les malades ne pouvant se déplacer peuvent être traités à domicile par les nouveaux sérums oxygénants qui agissent également sur le Grand Sympathique en redonnant aux cellules du système nerveux l’oxygène dont elles étaient privées. Ces sérums sont particulièrement efficaces dans les maladies graves du système nerveux telles que l’épilepsie, l’hémiplégie et le Parkinson.
Le Docteur Vidal parle tous les vendredis à 21 h. 25 à  Radio-Tanger Internationale et répond aux malades qui désirent des conseils sur leur cas particulier.
Ecrivez-lui en lui décrivant votre affection, il vous enverra gratuitement une documentation sur sa méthode ainsi que des conseils pour combattre efficacement votre maladie. Ecrire au Dr Vidal, 8, rue Cujas, à Tanger. Joindre un coupon réponse.

Lire l'entrefilet dans l'archive numérisée sur le site Web des archives départementales de la Charente.


Un message semblable est inséré en avril de la même année, puis en janvier 1955 et en avril 1955.

C’est le docteur Frédéric Vidal, qualifié de « Grand maître de la sympathicothérapie » (ça ne s’invente pas) qui se prétend capable de guérir moult affections dont la maladie de Parkinson en touchant l’intérieur du nez des patients avec un petit objet métallique apparemment semblable à un cure-pipe. Il dit expliquer tous les bienfaits de sa pratique (au passage, il guérit aussi des cancers) aux patients affligés à l’occasion d’interventions radiodiffusées sur les ondes de stations étrangement lointaines. Le docteur Vidal semble d’ailleurs s’être établi à Tanger, au Maroc, un lieu de résidence qui n’est peut-être pas sans rapport avec le statut de ville internationale dont jouit jusqu’au milieu des années cinquante cette cité, et au régime fiscal favorable qui y est applicable à ceux qui souhaitent mettre à l’abri des capitaux et les faire fructifier sans crainte de voir un fonctionnaire de l’administration fiscale de la métropole, grincheux et tatillon, leur tirer les cure-pipe du nez et faire rendre gorge.

Quelques recherches sur cet original révèlent qu’il était déjà actif dans l’entre-deux guerres et fut condamné dans les années trente pour escroquerie, ayant envoyé des doublures se faire passer pour lui et exercer ses talents (contre monnaie sonnante) à plusieurs endroits en même temps, ce qui n’est possible que s’il possédait le don d’ubiquité sympathicothérapeutique… Gageons que le juge a jugé… que ce n’était vraiment pas possible et que Vidal était simplement un escroc !

Le merveilleux Dr Vidal opérait en inondant ce qu’on appelle aujourd’hui la presse quotidienne régionale de brèves dont il achetait la publication de manière massive. On repère aisément de nombreuses variantes de cette annonce en recherchant par exemple dans les entrailles de Gallica des références au Docteur Vidal et à la sympathicothérapie insérées entre 1930 et 1960 dans toutes sortes de journaux.

Cette profusion de témoignages des bienfaits de la méthode du Docteur Vidal n’aura pas échappé à celui qui prétend alors être l’inventeur de la sympathicothérapie radio-active et qui dénonce le Docteur Vidal comme imposteur dont la seule motivation serait l’appât du gain. Il s’agit du docteur Gillet, qui s’en plaint dans une lettre ouverte publiée dans plusieurs journaux au début de l’année 1938.

Après la seconde guerre mondiale, il semble que le  Docteur Vidal ait choisi de réduire sa frénésie publicitaire, et lorsqu’il se manifeste, c’est pour inviter le lecteur à écouter ses interventions à la radio et à réclamer une brochure distribuée gratuitement, qui ne semble être qu’un énième avatar de la « Santé familiale », une vraie-fausse revue créée de toutes pièces par ses soins pour diffuser sa méthode et ses produits. Car si la sympathicothérapie nécessite pour le médecin qui la pratique l’accès aux narines de son patient, les malades trop éloignés du plus proche praticien n’ont pas été oubliés : des sérums oxygénants sont proposés pour un traitement à distance. Plus surprenant, les malades d’outre-mer sont invités à prendre des nervopilules qui contiennent entre autres ingrédients de la matière grise pour soigner les affections neurologiques réputées incurables.


Tous ces bienfaits auront, on s’en doutait, rendu jaloux les médecins incapables de soulager leurs patients, qui présentent le bon Docteur Vidal comme un imposteur doublé d’un charlatan. Malgré leurs basses attaques et la duplicité des fabricants de médicaments conventionnels qui complotèrent pour discréditer la méthode merveilleuse, cette pratique consistant à introduire des objets métalliques dans le nez des patients pour soigner toutes sortes de pathologies subsiste encore aujourd’hui et est parfois dénommée « réflexologie nasale ».

On peut probablement sans prendre de gros risques la remplacer par l’introduction de persil dans les narines (procédé moins coûteux qui ne nécessite pas d’avoir un escroc à disposition et écologique, le persil étant, à la différence du cure-pipe, entièrement biodégradable).

Tout cela ne nous rendra pas le Congo.

L’exenatide ne ralentit pas la progression de la maladie de Parkinson

Un article paru dans la revue The Lancet rend compte d’un essai thérapeutique de phase III conduit au Royaume-Uni. Ce médicament de la classe des agonistes du GLP-1 utilisés comme antidiabétiques ou contre l’obésité n’a pas montré d’effet améliorant la maladie de Parkinson. On formulait l’hypothèse d’un effet ralentissant la perte des neurones dopaminergiques de cette molécule. L’essai en question ne permet pas de conclure en ce sens.

Lire l’article du Lancet.

Des rayons infrarouges pour ralentir la perte des neurones dopaminergiques

Le Point rapporte les premières données de l’expérimentation de sondes intracérébrales émettant de la lumière dans l’infrarouge. Les chercheurs qui conduisent cet essai espèrent que cette technologie permettra de ralentir la perte des neurones dopaminergiques observée chez les patients souffrant de la maladie de Parkinson.

Cet essai est mené par Stephan Chabardès, du CHU de
Grenoble, Cécile Moro, cheffe
de projet au centre de recherche bio-
médicale Clinatec (CEA), qui affichent un optimisme prudent quant à leurs premiers résultats.

C’est dans le point de cette semaine (Le Point, n° 2745, 6 mars 2025).

Palmarès des hôpitaux : au CHU de Grenoble, une lumière d’espoir contre Parkinson